EROTIC MARKET

5 ans après son dernier album, Marine Pellegrini a.k.a Erotic Market revient pour nous présenter 'Marla Pillow', un disque plus personnel. Avant de fêter la sortie de l'album au Marché Gare le jeudi 17 avril, Marine a répondu à nos questions pour notre format "Zoom sur...".
Tu viens de sortir l’album « Marla Pillow ». Comment ce disque a-t-il été conçu ?
Marine : Cet opus a émergé de manière assez inattendue alors que je pensais ne jamais arriver a raccrocher les wagons. Je n’ai jamais cessé d’écrire ou de composer mais je pensais que je ne ferais plus d’album.
Puis j’ai rencontré Romain Montiel et je crois qu’il m’a redonné confiance en moi. J’ai rassemblé mes textes, mes mélodies et mes brouillons, certains datant de 2019, et on a tout refaçonné ensemble. Alors avec Romain Dugelay, le directeur de mon label Compagnie 4000, on a décidé de bloquer deux mois de studio pour me donner la chance de déployer mon propos. On a choisi La Ciergerie avec Julien Jussey car c’est un ancien musicien qui m’accompagnait sur scène de 2013 a 2019. Il me connait bien et c’était important pour moi d’être dans une sorte de refuge humain pour cette nouvelle transformation.
Ce disque est aussi le reflet d’une période personnelle assez douloureuse, c’est une sorte de catharsis pour toi ?
Marine : J’utilise plutôt le mot alchimie. On est toutes et tous des alchimistes. On transforme le plomb en or. Marla Pillow m’a permis de me transformer, de transformer tout ce que j’avais vécu depuis 2019 en musique, en poésie. La dépression, le deuil, la souffrance physique et les bouleversements mondiaux qui nous impactent tous·tes. Oui en cela, la musique est une urgence, elle soigne, elle ouvre ses bras.
Au-delà du titre, Marla Pillow est un véritable personnage, avec son univers, mais aussi des ‘goodies’ disponibles avec le disque. Comment as-tu construit ce personnage ?
Marine : Ce pseudo m’est apparu en rêve en 2020 je crois. Enfin c’était Marla Pello à l’époque. Je ne savais pas quoi en faire, donc je l’ai mis dans un tiroir de mon cerveau. Quand j’ai recommencé à penser à la musique, elle est réapparue mais j’ai transformé le "pello" en "pillow". Marla, c’est une femme libre, de tout, et surtout du temps. Elle est atemporelle. La liberté ultime. Elle dort donc beaucoup, son oreiller a une grande importance. C’est un objet de repos, de plaisir, il absorbe la rage, les pleurs et la fatigue. J’avais donc envie de prolonger ça au merch, j’ai fait broder un dessin de Sarah Aurore Meyer, qui a fait l’artwork de l’album, l’iconique culotte sur des taies d’oreiller chinées.
En parallèle j’ai aussi mis en œuvre une démarche que j’avais envie de tester depuis au moins 20 ans : le monde olfactif. Avec Juliette Delecour, artiste olfactrice et Elia Chiche, nez, nous avons élaboré une scénographie olfactive. Une fragrance Marla Pillow a été inventée et sera diffusée en live pendant les concerts. C’est une odeur sauvage et organique qui ne laisse personne indifférent. Par conséquent, je la vends au merch en tant que brume d’oreiller et sous forme de cartes olfactives.
Erotic Market c’est plus de 10 ans d’expérience maintenant. Quel regard tu portes sur l’évolution de ce projet musical ?
Marine : Je suis très fière de moi. J’aime la longévité, j’aime les transformations, et la liberté que je m’octroie tout au long des mes créations. Tout est juste et à sa place dans mon répertoire.
Ce jeudi 17 avril, tu joues sur la scène du Marché Gare avec tes musicien·nes. Est-ce que tu as un souvenir en particulier avec cette salle ?
Marine : J’ai un très bon souvenir de la première fois que nous avons joué a Lyon en tant qu’Erotic Market. Nous avons ouvert pour Alt-J, c’était notre tout premier concert. C’était assez fou pour nous. Je dis "nous", car à l’époque c’était bien un groupe, un binôme créé avec Lucas Garnier.
Pour finir, les 3 morceaux qui tournent en boucle sur ta platine en ce moment et que tu as envie de partager ?