Les incontournables de Caïman
Avant de (re)découvrir Caïman en ouverture de la release party de Hannah Miette au Périscope ce vendredi 8 novembre, petit focus sur ce trio indie folk lyonnais avec ses choix musicaux.
On a donc demandé à Chloé (guitare et chant), à Tommy (batterie et moog) et Clément (basse, guitare et synthé) les dix titres qui tournent le plus sur leur platine. À vos tourne-disques !
"Darkhorse" de EMMA RUTH RUNDLE
Chloé : Juste la big boss. Il y a du feu et du vent dans sa musique, tout ce qu'on espère mettre dans la nôtre. En live, immense claquasse, piano-voix à l'Epicerie Moderne, j'ai chialé de la première à la dernière seconde. Elle a une maladie dégénérative qui lui fait perdre progressivement la vue, elle sait transformer chaque vibration de sa voix en forces qui réparent, c'est de la magie.
"High speed calm air tonight" de ML BUCH
Chloé : Beaucoup de guitares, beaucoup de chorus, cet album est une merveille, chaque morceau semble être un mantra dans lequel on peut se laisser "ressentir" sans chercher à "comprendre". Le dernier coup de cœur en date. Je suis allée la voir en concert à Louvain en Belgique, dans une mini salle obscure en dessous d'une école de danse, c'était très branché avec plein d'étudiants en arts qui parlaient flamand et j'étais la seule à crier comme une groupie.
"Forwards Beckon Rebound" de ADRIANNE LENKER
Clément : Parce que c'est sûrement l'une des meilleures songwriters de notre époque...
Chloé : ... et que ce clip est le meilleur anti-dépresseur !
"Furry Sings The Blues" de JONI MITCHELL
Chloé : Joni c'est une sorte de guide spirituelle, la meilleure songwriter de tous les temps. Elle choisit ses accords à l'oreille sans se soucier de ce que c'est, elle procède comme une peintre, par couleurs sonores. Elle a toujours réussi à s'échapper des cases et des cadres dans lesquels l'industrie voulait l'enfermer. Un jour elle s'est barrée faire un roadtrip seule à travers les États-Unis, elle a pondu cet album, avec Jaco Pastorius à la basse. C'est l'album que j'emmène sur une île déserte sans hésiter.
"Chemical Switches" de ANDREW BIRD
Clément : Pour sa mélodie addictive ! Et en plus, il sait trop bien siffler.
"Incendie au paradis" de CHOSES SAUVAGES
Tommy : Pour le voyage pop seventies revu à la sauce québecoise.
Chloé : Au Québec ils savent vraiment faire groover le français c'est dingo.
"Cherry-coloured Funk" de COCTEAU TWINS
Chloé : La base de la dreampop. "Beetles and eggs and blues and bells and eggs and then blued". La glossolalie c'est l'art d'inventer une langue qui fait primer les émotions sur le sens. Les Cocteau Twins étaient experts en la matière. Fun fact : Elizabeth Fraser a été choisie l'an dernier par l’Union astronomique internationale pour donner son nom à un astéroïde. Une queen tout simplement.
"Pharaon" de PIERRE VASSILIU
Chloé : J'ai jamais vraiment compris pourquoi j'adorais ce morceau, mais il me rend dingue, c'est un trip sous psychotropes sans avoir besoin de prendre de psychotropes.
"Onyx" de SPACE ART
Chloé : C'est une petite surprise que je veux faire à Tommy d'ajouter ce morceau ici. Son père, Roger "Bunny" Rizzitelli, co-fondateur de Space Art, lui a légué la passion du son, du rythme et du synth (il était également le batteur de Christophe et de Jean-Michel Jarre). Ça date de 1977, c'est aux prémices de tout ce qu'a été ensuite l'électro française (et ces costumes bon dieu !!). Big up Bunny ♡.
"Gotta Serve Somebody" de ETTA JAMES
Chloé : Cet album est la bande son de mon enfance et c'est le morceau que je souhaite pour mon enterrement. Etta James, la matriarche du blues, qui reprend une chanson chrétienne de Bob Dylan et en fait un chef d'oeuvre du Rythm'n'blues... Quand j'étais gamine, mon père (habituellement très peu expansif) poussait les meubles du salon, mettait ce disque, me regardait avec un air malicieux et dansait le twist en me disant "eh moustique, ÇA c'est du groove !"
