Il s’appelle monsieur Giscard. Il n’a jamais été centriste, ni président, et sûrement n’a développé aucun tropisme pour les diamants. Mais comme son prénom est Valery, il fut un temps où lorsque ses interlocuteurs lui demandaient la nature d’un tel prénom masculin, le jeune homme avait pour habitude de répondre : "Valery ? Comme le président".
Du coup c’était presque devenu naturellement un nom composé et c’est ainsi resté. Gonflé, c’est aussi une manière de s’attribuer une carte d’identité qui atteste d’une volonté de mettre de la distance et du décalage en toute chose.
Décalé ascendant romantique. Ainsi se présente à nos suffrages monsieur Giscard. Avec un programme musical fait de rap mélodique, d’électro dansante et mélancolique, et de chanson française lorsqu’elle s’irrigue aux rythmes d’ailleurs, d’Afrique ou d’Amérique du sud ou de musique classique. Avec monsieur Giscard, Chopin et Club cheval mangent à la même table, Daft Punk et Pauline Croze ont des conversations. C’est donc un grand pacificateur, un idéaliste, un étranger chez lui, un musicien spontané, un sociologue qui s’ignore. Quelque chose du Baudelaire secret, qui écrivait dans son journal intime une suite de sentiments : "les airs charmants et qui font la beauté sont : l’air blasé, l’air ennuyé, l’air évaporé, l’air impudent, l’air de regarder en dedans, l’air de domination, l’air de volonté, l’air malade, l’air chat, enfantillage, nonchalance et malice mêlés…". Monsieur Giscard en respirant les fleurs du mal contemporaines nous offre de bien belles illuminations.