Aux bruits ambiants de plus en plus lointains succéderont bientôt des saccades de guitares, bruyantes et métronomiques. Trois cerbères à six cordes saturées. Procession vers les profondeurs, descente inexorable au rythme de grosses caisses, le martèlement s’intensifie, ordonnant à l’onirique de s’effacer au profit des ténèbres, royaume de souffrances et de terreur.
Alors, il sortira : Le Baku.
Créature fantastique, l’endormissement favorise son épanouissement. Songes colorés et cauchemars effrayants sont sa nourriture.
Perdu dans ces sphères d’émotions, l’esprit est devenu captif de voix qui commandent à l'humain de faire face à ses démons dont il ne connaissait pas l’existence. Les riffs se métamorphosent, où les cordes se croisent, se mêlent pour ne former qu’un. Le vrombissement continu de la basse craquèle le sol à le délier sous ses pieds.
Soudain, le silence. Brusque et inattendu. La tourmente métallique s’est brutalement tue pour faire place au réveil. Les sensations enfouies, sommeillantes, sont sondées dans de longues transes musicales aux multiples strates.
Le Baku a, quant à lui, disparu. Pourtant, sa présence se fait encore sentir.
Dès la prochaine plongée dans le sommeil, miroir grossissant de l’âme, il reviendra.