SWELL

Originaires de San Francisco, David Freel (guitare, chant), Monte Vallier (basse) et Sean Kirkpatrick (batterie) fondent Swell à l’orée des années 90. Leur premier disque éponyme paraît en 1991, mais c’est avec leur second format "….Well ?", puis "41" en 1994 que la formation s’installe durablement dans la paysage musical du milieu des années 90, une référence (et une âme) incontournable : folk / rock, pop?, gris et flou d’une justesse et d’un équilibre inouïs.

Compositions à l’humeur maussade et à la beauté fracassante, songwriting à tiroir, chant désabusé et terriblement obsédant. Mais la tristesse cotonneuse et l’anxiété d’antan ouvrent ici également la porte à une lueur d’apaisement rarement entrevue.

En avril 2022, on apprend avec une grande tristesse la disparition de David Free, né le 31 janvier 1958. C’est à l’âge où certains décrochent du rock pour reprendre une activité plus normale qu’il avait commencé le groupe, en 1989, avec le batteur Sean Kirkpatrick et un bassiste qui sera vite remplacé par Monte Vallier. La formation en trio, puis en duo après le départ de Kirkpatrick (qui reviendra brièvement pour “Whenever you’re ready” en 2003), enregistrera dans les années 90 une série de disques remarquables – dont les premiers autoproduits –, au son unique marqué par un mélange de guitares acoustiques et électriques plus ou moins saturées et un jeu de batterie syncopé, dénué d’effets. S’il s’inscrivait d’une certaine façon dans le rock alternatif américain de l’époque, Swell est toujours resté en marge dans le paysage post-“Nevermind”.