Après deux albums enflammés, les membres de The Psychotic Monks n'ont cessé de nous impressionner de par leur maturité et leur détermination à proposer une présence scénique et discographique singulière.
Leur 3ème album, Pink Colour Surgery (Vicious Circle / FatCat Records), produit par Daniel Fox du groupe Gilla Band et composé en partie par un travail d'improvisations nous arrive enfin tel un acte de résistance à la violence ambiante.
Déconcertant au premier abord, ce nouvel opus opère dans le noir une chirurgie de l'éthique qui s'étoffe de rose pour une métamorphose renversante. Sa structure même nous embarque intégralement dans un trip initiatique plein de recoins secrets, à condition d'accepter de s'y lancer, de s'y plonger. Pourtant radicale, cette œuvre est alors véritablement accessible à qui s’y immerge en profondeur. On y est sans cesse hypnotisé, bousculé, car son âme flirte dangereusement avec une transe furieuse et oppressante. Combien alors le voyage devient addictif, se laissant glisser d'une plage à l'autre, parfois heurté, parfois embrasé d'une épiphanie inattendue, car sa lumière nous irradie.
Vivre leur musique est alors une expérience intime, sensorielle, dont on reçoit la déflagration encore longtemps après. Pink Colour Surgery est telle la pièce cachée d'une maison dans laquelle nous n'étions jamais entré et l'éventualité de s'y sentir bien n'y est pas exclue.